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 Visite chez les Sauvages [Partie 2]

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Ethalion Duravon
 
 
Ethalion Duravon


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MessageSujet: Visite chez les Sauvages [Partie 2]   Visite chez les Sauvages [Partie 2] EmptyMar 24 Jan 2017, 17:02


S’en était fini. Enfin.
La petite brunette à la tête des Sunaris s’étira. Après l’incident avec les Sauvages, les sujets avaient divergés avant de se recentrer sur la recrudescence possible des extra-terrestres. Des expéditions avaient été montées, et le Roi Adrien semblait particulièrement inquiété par le sujet. Pour elle, ce n’était pas un si gros problème. Tant qu’ils restaient en petit nombre, les Sunaris pourraient continuer de se cacher dans le désert, dans ces lieux secrets où ils seraient en sécurité. Les autres peuples pouvaient bien s’occuper de ces monstres, elle ne tenait pas particulièrement à se farcir du monstre de ce calibre.
Alors que des conversations éparses s’engageaient entre les différents dirigeants et conseillers, principalement du commérage, Ethalion décida qu’elle en avait assez. Remercier tous ces chefs de leur présence lui semblait futile, et elle n’avait pas de relations particulières à entretenir alors peu lui importait d’aller parler avec ces gens. Elle préférait de loin la compagnie de son compagnon canin.
Compagnon qui manquait un peu d’entrain quant aux jeux qu’elle lui proposait, d’ailleurs. Elle avait beau lancer la balle avec tout l’enthousiasme du monde et le féliciter, il se contentait de contempler la foule d’un œil morne. Peut-être avait-il le manque du pays ? Un peu vexée de l’entêtement de son ami, la dirigeante décida que de toute façon, elle n’avait pas besoin de lui pour s’amuser. Elle commença donc à jouer seule, en lançant la balle et en allant la chercher, tandis que Rion l’accompagnait à peine, ennuyé de son excentricité. Perdue dans son délire, elle partit dans un fou rire interminable et tomba par terre, avant de se relever d’un bond pour rattraper la balle lui ayant glissé des mains. Jouer avec un chien, mais sans chien, était bien une activité digne d’elle.

- Ethalion? Je voulais vous remercier personnellement pour votre soutien tout à l'heure.

Hum ? Qui la dérangeait en plein milieu de son jeu ? Vautrée sur le sol, elle tourna la tête vers la personne qui la sortait de son petit monde d’amusement. Quelle ne fut pas sa joie de découvrir la toute petite mignonne chef des Sauvages ! La Sunari se releva d’un bond en brandissant le poing, fière comme un champion ayant gagné sa première médaille.

- Eh bien, ça m'a fait plaisir! J'ai absolument adoré lancer mon chakram à cette espèce de brute. T'as vu sa tête? Aah, j'aurais tellement aimé immortaliser ce moment d'une manière ou d'une autre!

Elle ponctua sa phrase d’un grand éclat de rire. Mascha l’accompagna aussi, adorable visage angélique de candide pureté. Les autres dirigeants ne remarquèrent sans doute pas cette apparition soudaine et quasi-divine, puisqu’ils leur jetèrent des regards mauvais. Ethalion tourna légèrement la tête vers Ambroise. Lui aussi avait remarqué comment les traits du visage de la Sauvage s’adoucissaient lorsqu’elle riait de bon cœur. C’était si agréable à regarder ! Et pourtant, gênée de toute l’attention qu’on lui portait, elle cacha le bas de son visage avec sa manche et essaya d’étouffer son rire. Pourtant, pour une raison inconnue, son hilarité redoubla et elle en eut les larmes aux yeux. La petite Sunari s’arrêta pour simplement la contempler. Nova aimerait sans doute une description précise du visage de cette dirigeante des Sauvages dans le rapport qu’elle lui rendrait. Oui, c’était forcément pertinent, puisque ça retenait son attention.

- Hahahah! Wow...ça fait longtemps que je ne me suis pas autant amusée!

Awwwn ! Quoi que… C’était un peu triste. Si son simple comportement avait arraché une telle hilarité à Mascha, elle devait avoir le rire facile. Alors sa vie devait être bien triste si elle n’y trouvait rien pour s’amuser. Ce pourrait être un sujet à méditer qu’elle glisserait dans son rapport. Nova aurait de la lecture à faire lorsque la paperasse lui parviendrait. Elle le plaignait presque. Quoi que non. Elle s’en fichait pas mal, puisqu’elle était la seule responsable du roman concernant l’Assemblée qu’elle lui rendrait. Perdue dans ses pensées, dirigées vers son pays, elle ne capta pas le malaise ambiant, et revint à la réalité uniquement lorsque Mascha les salua.

- Bon...je crois que je dois y aller, Otto doit avoir envie de rentrer--moi aussi d'ailleurs. Merci encore pour votre soutien, Ethalion. Faites un bon voyage de retour.

Rentrer… Une vague de nostalgie la prit soudain. Normalement, elle rentrait au Désert après les Assemblées. Ce serait dur de forcer ses jambes à prendre une autre direction, malgré l’habitude. Au fond, elle était liée au Sunar aussi surement qu’un poisson était lié à l’eau. Elle devait y retourner, sous risque de ne plus pouvoir retenir son souffle plus longtemps et mourir.
Elle secoua la tête. Non ! Elle avait des choses à faire avant de rentrer à la maison. Et ces choses passaient par une petite visite à l’improviste chez les Sauvages. Dans un geste plein de force, elle retint le poignet de Mascha, qui s’apprêtait à partir, et ramena la frêle jeune fille vers elle, aussi facilement que si elle avait tiré une plume. Elle afficha un sourire apaisant.

- Hey, je me demandais si tu serais d'accord pour qu'Ambroise et moi on vous suive, Otto et toi, chez les Sauvages ?

La réponse de la petite dirigeante ne tarda pas à venir.

- Euuuuuh, je-humm-oui, oui bien sûr! C'est le moins que nous pouvons faire pour vous montrer notre gratitude!

Sa gratitude ? Ah oui ! Pour l’avoir aidé lors de l’Assemblée ! Elle avait la mémoire courte. Décidemment, elle ne faisait pas une très bonne protectrice. Les rites du cœur ne demandaient jamais au protégé de faire quoi que ce soit pour celui à qui il aurait inspiré de l’empathie, mais si cette Mascha se montrait enthousiasme, pourquoi refuser ? Elle ignorait tout des rites Sunaris, de toute façon. Avec une exclamation de joie, Ethalion lui sauta au cou et commença à sautiller sur place comme une vraie gamine.

- Yaaay! Super! On va bien s'amuser!

Entraînant la Sauvage dans sa joie, elles manquèrent de trébucher quelques fois, ce qui fit rire la petite Sunari de plus belle. Après un moment, alerté par les cris, Otto se rapprocha. Sa présence ramena Ethalion à l’ordre, comme une gamine, et elle relâcha Mascha. Posant ses mains sur ses hanches, elle lança un regard décidé à sa petite troupe, incluant Rion et Ambroise.

- Bon! C'est bien beau tout ça, mais nous n'avons pas toute la vie, hein. Dépêchez-vous, tout le monde, nous avons un endroit où nous rendre!

Son ton sérieux motiva le groupe à se préparer en vitesse, et ils furent bientôt tous sortis de Blanroc, préparés à partir vers le Royaume recouvert de forêts des Sauvages. Ce paysage la changerait grandement du Désert, et c’était un bon point. En plus de cela, elle comptait en apprendre plus sur la façon des Sauvages de vénérer Aramédia, leur Grande Déesse. Otto, qui marchait devant elle, avec Mascha, ralentit le pas pour se mettre à sa hauteur. Avec désinvolture, il engagea la conversation. Comme deux vieux amis qui ne s’étaient pas vus depuis des années. C’était un peu le cas, en fait. Ses parents avaient toujours été en bons termes avec les chefs Sauvages, alors elle voyait souvent Otto avant les invasions. Il était sans doute l’un des hommes vivant connaissant le plus d’informations sur les Sunaris.

- Prendre la tête de la tribu n’a pas été trop difficile à la mort de vos parents, Ethalion ?

La petite dirigeante haussa les épaules. Quelle question étrange pour commencer une conversation. Elle y répondit tout de même, s’emportant un peu dans ses pensées en même temps qu’elle parlait, faisant de ses paroles un espèce de monologue.

- Tutoie-moi, comme au bon vieux temps, Otto. Et bien sûr, que ce fut dur. J’ai dû faire mes preuves, impressionner les miens, et leur prouver que j’étais digne de mes parents. J’ai dû imposer ma loi et diriger d’une main de fer, en étouffant les protestations de ceux qui doutaient de moi. Et puis finalement j’ai réussi à leur montrer ma valeur, et tout a été plus facile. Enfin… Le mérite ne me revient pas entièrement. Nova m’a soutenu tout du long et il était déjà respecté avant la mort de mes parents. Forcément, ça me donnait un peu plus de crédibilité.

Un silence s’installa, tandis que le Sauvage méditait sur les paroles de la Sunari. Lorsqu’il reprit la parole, son regard avait beau être braqué sur elle, il fixait pourtant le passé.

- Je me rappelle de toi, plus petite. Tu faisais toujours semblant de ne pas t’intéresser aux Assemblées, mais chaque fois que ton père te posait une question, tu y répondais avec tout le naturel du monde. Ton aisance surprenait même les anciens chefs barbares.

Puis son regard revint vers le présent, et il se fixa sur Mascha, qui marchait près d’Ambroise. Elle aussi se souvenait de ce temps, mais en parler maintenant était un peu hors-sujet. Où voulait-il en venir ? Elle le comprit lorsqu’il ouvra la bouche, toujours en fixant sa petite protégée. Ethalion le coupa avant qu’il ne dise quoi que ce soit de plus.

- Ne me compare pas à elle. J’ai six ans de plus qu’elle, Otto. Tu ne peux pas t’attendre à ce qu’elle ait la même maturité. Tout le monde n’est pas taillé pour le pouvoir. Moi-même, je suis totalement démunie en temps de paix. Je suis une chef de guerre, pas une dirigeante conciliante qui peut entretenir des relations commerciales avec les autres. Je suis bonne pour mener des raids armés, pour organiser une rébellion, pour gérer des rations minimisées, pour savoir quels risques prendre. En temps de paix, rien de tout cela n’est utile. Dès que les extra-terrestres ont disparus du désert, je suis redevenue totalement inutile pour les miens. Nova est bien meilleur chef que moi, c’est pourquoi je l’ai épousé.

Otto ne s’arrêta pas sous la surprise et eut un petit sourire.

- Vous étiez déjà complice à l’époque…

- Détrompe-toi. C’est pour lui donner le contrôle des tribus que j’ai fait ça. C’est tout.

Sans répondre, le Sauvage garda ce sourire en coin. Apparemment, il ne la croyait pas. Ethalion s’étira et soupira.

- Enfin, ta Mascha ne peut pas être si atroce que cela comme chef. Ce n’est qu’une question d’entraînement. Tu devrais lui apprendre à parler en public et à être plus orgueilleuse. Les vrais chefs sont ceux qui ont conscience de leur valeur et qui n’ont pas peur de l’imposer aux autres.

Encore une fois, elle marqua une pause avant de continuer.

- Si elle n’est pas taillée pour le poste, tu ne devrais pas la forcer. Elle est la fille de ses parents, pas leur réincarnation. Et elle n’a que 20 ans.

Bon, cet argument ne valait pas grand-chose, elle avait elle-même repris le flambeau à l’âge de dix ans, mais bon… A cette époque, elle était encore entourée de différents adultes la guidant. C’était lorsqu’elle avait atteint les quinze ans que les choses s’étaient corsées et qu’elle avait commencé à prendre ses propres décisions, pour le bien des tribus.
La discussion s’arrêta étonnamment sur cette note étrange, et le reste du trajet se fit en silence. Enfin, si on exclut les jappements incessants de Rion et les cris de la petite Sunaris surexcitée. Finalement, au terme d’une énième journée de voyage, alors que le soir s’annonçait, les arbres de la forêt dans laquelle ils marchaient depuis quelques heures se firent plus gros, plus anciens, et le bois en lui-même, plus dense. Ils étaient indéniablement arrivés dans le territoire des Sauvages. Au détour d’un petit chemin à peine marqué dans la terre, un homme surgit d’entre les arbres, les surprenant tous, excepté les deux Sauvages.

- Mlle Renard! Quel plaisir de vous revoir! Je vois que vous avez amené avec vous des invités…

A son ton, il ne semblait pas apprécier la nouvelle, mais Ethalion ne s’en formalisa pas. Nah ! Quand il se rendrait compte de son identité, il afficherait tout de suite un autre air. L’homme les conduisit à travers de petits sentiers dérobés, sans doute une habitude du temps des invasions, et ils débouchèrent finalement, après maintes détour, sur ce que la Sunaris supposa être un village important des Sauvages. Dans toute sa simplicité, le petit village entouré de palissades présentait de longues maisons semblant pouvoir abriter plusieurs familles. Les habitations, à même le sol, étaient organisées entre les arbres, de manière à tendre vers le point central, où une place avec un feu semblait être le lieu de réunion du clan. Ca ne valait pas la chaleur du Désert et ses voiles de toutes couleurs, mais c’était assez joli pour plaire à la Sunari. Et puis, les Sauvages étaient le seul autre peuple désigné comme « anciens », alors ils étaient ceux avec le plus de points communs avec les Sunaris. Avec un peu de chances, elle retrouverait un peu de chez elle dans leurs croyances. Le seul inconvénient était qu’à moins de se trouver en hauteur, on ne voyait pas le ciel. Ne pas pouvoir discerner la lune inquiétait la petite dirigeante, pour qui la plupart des traditions se basaient sur le ciel. Avec un soupir, elle décida de prendre son mal en patience, et suivit Mascha et Otto, qui se dirigeaient vers ce qui semblait être la bâtisse principale. Une douce odeur s’en échappait. Otto lui expliqua rapidement que leur capitale se trouvait sur les rives d’un lac situé à encore un jour de marche. Ils dormiraient donc dans ce petit village et rejoindraient le lieu de socialisation principal des Sauvages dès le lendemain, pour que Mascha puisse raconter l’Assemblée aux autres. La petite dirigeante acquiesça et on les installa à une petite table, si basse qu’ils devaient s’asseoir à même le sol. Pas que cela lui posa problème, bien sûr. Dans le désert, il n’y avait que rarement une table sur laquelle manger et s’asseoir par terre était de coutume, mais… Il y avait d’habitude de jolis coussins à la hauteur des voiles, colorés et joliment décorés. L’habitation rudimentaire n’offrait aucun luxe, seul le plancher de terre. Elle avait beau apprécier la simplicité des Sauvages, elle ne pouvait s’empêcher d’afficher une tête ronchonneuse. Bien sûr, elle n’en fit pas le commentaire et se contenta d’hocher poliment la tête quand un homme lui servit un bol de… de quoi ? Mascha, Otto et les autres Sauvages attroupés dans la bâtisse étaient en grande conversation, délaissant leurs invités. Ethalion en profita pour se tourner vers Ambroise.

- Alors Ambroise ? Comment as-tu trouvé l’Assemblée ?

Son conseiller, le géant de vingt mètres, semblait mal-à-l’aise. Peut-être cela ne lui avait-il pas plu, mais traîner un innocent avec elle était quelque chose de plaisant. Surtout qu’il avait décidé de continuer de la suivre même après l’Assemblée. Ils auraient pu se séparer, mais il l’avait suivie chez les Sauvages. Un intéressant personnage qu’il était, assez calme pour la tempérer si les choses dégénéraient, sans doute, et assez imposant pour que les choses n’aient pas à dégénérer.

- C'était... Intéressant. Surtout la partie où tu as défendu Mascha... L'expression de Haar était tellement drôle...

Il marqua une petite pause où Ethalion se remémora le visage terrifié du Barbare et la façon dont elle avait défendu la petite Sauvage. Oui, c’était à mourir de rire, et elle était plutôt fière. Nova ne le serait certainement pas autant qu’elle, mais sans aucun doute, l’anecdote le ferait rire. Ambroise continue, sur un ton plus confiant.

- Mais comment ça se fait, sauf le respect dû à ton rang, qu'il se soit laissé impressionner par une sunari? Vos deux peuples ne sont pas très familiers, pourtant.

Ethalion sourit, amusée par la question. Il était vrai qu’on craignait les Sunaris, mais peu de gens savaient réellement pourquoi. La dirigeante décida qu’il était temps d’instruire son conseiller.

- C’est une très longue histoire, qui commence lorsqu’Aramédia eut fini de créer les peuples originels et le monde tel qu’on le connaît. Je sais que ça semble étrange de commencer une histoire aussi loin dans le passé, mais tu comprendras qu’en ces temps, il y avait quelque chose qu’on ne retrouve pas aujourd’hui, ou très peu. La magie divine. Enfin, si on peut appeler ça comme ça. En quittant Nova Nunc, Aramédia laissa un héritage à son peuple, les Sunaris. Elle nous légua trois grains de son sablier, qu’elle déposa en « terres saintes », les endroits les mieux défendus du désert entier. Ces grains de sables flottent au-dessus de bassines créées par nos soins, et lorsque la pleine lune les touche, elles laissent couler un liquide parfait. Nous avons découvert, avec le temps, que ce liquide, chauffé d’une certaine façon, peut devenir le métal le plus impressionnant de Nova Nunc.

Pour confirmer ses dires, elle lui tendit le Chakram qu’elle avait lancé à la tête d’Haar. Il s’était enfoncé dans le mur, et n’en gardait pas la moindre trace. Aucune rayure, juste la perfection du métal cuivré.

- Tout en étant très léger, il s’avère être résistant et dur comme aucun autre composant. Il est possible de le casser, bien entendu, mais il faut une force extrême ou un maniement de nos plus grands forgerons, pour cela. C’est en partie pour nos armes particulières, faites de ce métal, que nous sommes redoutés. Enfin, je dis ça comme si l’histoire s’arrêtait là, mais ne t’en fais pas, ça ne fait que commencer.

Elle adressa un petit clin d’œil à Ambroise et le laissa manier le chakram de lancer à sa guise, le soupesant et l’étudiant. Amusée, elle continua son récit.

- En apprenant que nous possédions un matériau si spécial, les Barbares se sont alliés aux Acadéens et aux Azuriens pour mener contre nous une guerre sournoise, dissimulée aux yeux de leurs peuples respectifs. Des guerriers de toutes sortes se sont enfoncés dans le désert, sûrs de pouvoir nous battre sur notre terrain. Nous les avons exterminés grâce à notre connaissance du désert, car à l’époque, nous n’étions pas de si bons combattants. Cette guerre a eu lieu il y a de cela bien des décennies, mais on continue de la raconter chez les Barbares. La crainte que nous leur inspirons attise la peur des autres peuples à notre égard, ce qui nous est bien inutile. Maintenant, nous sommes préparés. Il arrive encore que quelques idiots s’enfoncent sur nos terres pour voler notre héritage, mais nous sommes préparés. Directement après cette guerre, nous avons commencé à former des guerriers pour défendre les terres saintes. Notre maîtrise des armes divines, comme nous les appelons, est maintenant telle qu’aucun royaume ne veut entrer en guerre avec nous. Nous ne sommes pas connus comme de bons guerriers pour rien. Nous protégeons nos terres, et ce au prix de nos vies s’il le faut. Dans le reste des cas, si on ne nous attaque pas, nos traditions nous forcent à être pacifiques, ce que les autres peuples ignorent. Ils sont donc généralement surpris par notre calme, connaissant notre réputation, et ne savent jamais sur quel pied danser. Nous n’aimons pas la guerre, alors notre réputation nous aide à conserver la paix, et c’est pourquoi nous faisons de notre mieux pour que les autres peuples continuent de nous craindre. Comme tu peux le voir, ça marche.

Elle finit son discours en brandissant sa cuillère et reposa son bol vide. Comme la tradition l’obligeait, elle avait mangé de la main gauche, et avait reposé son ustensile en dessous du bol, malgré l’équilibre précaire. Dans le désert, les cuillères et fourchettes étaient relativement plat, ce qui expliquait cette étrange coutume. Lorsqu’un Sauvage reprit son bol, elle inclina de nouveau la tête, puis remercia Hanhepi pour le repas. C’était ainsi. Pour le repas du soir, on remerciait la Déesse de la nuit, pour le repas du matin, on remerciait Jornum, et pour le repas du midi, on priait Aramédia avant et après le repas. Les Sauvages priaient-ils aussi la Déesse Mère au moment de savourer le fruit de son labeur et de sa création ? Ethalion attendit qu’on demande le silence pour honorer les Créateurs, mais ce moment ne vint pas. Mascha les conduisit, Ambroise et elle, dans une grande salle aux « murs » couverts de couchettes. Elle leur en désigna deux, les plus près de la porte, et les invita à se reposer pour le lendemain, où une marche ardue les attendrait. La petite Sunaris était de plus en plus déçue par le voyage. Premièrement, il n’y avait pas eu de grande prière commune à la gloire d’aucun des trois Dieux, mais en plus de cela, on la faisait dormir dans la même pièce que tous les autres. Partager une telle proximité avec d’autres que son peuple lui semblait une traîtrise, une douce torture d’Hanhepi, qui la forçait sur la voie de la trahison le temps de son emprise sur le monde. La dirigeante attendit que tout fut calme dans la cabane, puis s’éclipsa en douce. Elle ne voulait pas rester là, et attendre simplement que le mal l’entoure. Dormir sous la lumière de la lune était propice à la paix. Les ombres dérangeantes projetées par les arbres, surtout en ces lieux où la Déesse de la nuit était vue comme gardienne de l’amour et de la passion, mettaient Ethalion mal-à-l’aise. Décidée à trouver un endroit plus serein pour dormir, elle s’aventura vers la place principale, prête à escalader l’arbre le plus haut s’il le fallait. Une douce litanie la ramena alors sur terre, provenant de la place où brûlait encore le feu. Curieuse, elle s’approcha, et fut agréablement surprise de voir plusieurs Sauvages, dont Mascha et Otto, déclamer les rites de fin de journées, à la gloire des deux Dieux primordiaux. Connaissant ces paroles par cœur, dans sa propre langue, Ethalion s’installa un peu à l’écart et s’agenouilla à son tour pour joindre sa voix à celle des Sauvages. Son esprit s’apaisa au rythme des prières dédiées aux Dieux, puis se laissa transporter lorsqu’on honora les esprits, rituel qui lui était totalement étranger. Finalement, après un temps calme et indéterminé, les rites se terminèrent, et sans la remarquer, les Sauvages regagnèrent leurs maisons longues. Ethalion eut un petit sourire, et releva la tête. Bien sûr, une personne l’avait remarqué. Mascha. Que lui dirait la chef des Sauvages ? Respectueuse, elle attendit que celle-ci ne s’avance vers elle ou tente de l’appeler. Maintenant qu’elle s’en était remise aux Dieux, elle se sentait beaucoup mieux, plus normale.
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